Le chantier de la Cour d’Appel de l’Adamaoua a fait les choux gras de la presse pendant plusieurs années. Achevé depuis trois ans et occupé par le procureur général, le président de ladite Cour et leurs collaborateurs, ce n’est que le 27 septembre dernier qu’une équipe conduite par le secrétaire général du ministère de la Justice venue de Yaoundé s’est rendue à Ngaoundéré afin de visiter le bâtiment en question. Fonkwe Joseph Fongang a profité de l’occasion pour visiter le tribunal administratif de Ngaoundéré.
«Nous sommes venus inspecter les chantiers en construction, en suite voir les conditions de travail du personnel judiciaire et au-delà, apprécier la qualité de justice rendu aux justiciables camerounais. C’est pour cela que vous voyez cette délégation de la chancellerie. Après le tour des chantiers, je note avec grande satisfaction que la première phase des travaux à Ngaoundéré a été bien exécutée. Nous avons le bâtiment de la Cour d’Appel qui est fini et occupé. Le personnel judiciaire est ici en confort», apprécie Fonkwe Joseph Fongang, secrétaire général du ministère de la justice.
LIRE AUSSI: Voici les dessous de la guerre entre Anicet Ekane et Akere Muna
En effet, la séance de travail organisée par le SG du Minjustice à l’occasion de son séjour à Ngaoundéré, n’a véritablement accouché que d’une souris. Lorsque Fonkwe Joseph Fongang, donne la parole aux personnels judiciaires pour exprimer leurs doléances, tout le monde s’est muré dans le silence pendant au moins trois minutes. «Comme vous n’avez rien à dire, ça va.
La séance est levée», conclura Fonkwe Joseph Fongang. Pourtant, les faits sont tout autres. La Cour d’Appel ellemême en question a été équipée en majeure partie par les occupants des différents bureaux. Le centre multimédia du tribunal administratif de Ngaoundéré est envahi par les toiles d’araignée, car aucune machine ne s’y trouve. Les magistrats déployés depuis 2014 n’ont toujours pas jusqu’ici perçu leurs frais de relève.
LIRE AUSSI: Election 2018: les candidats ont peur de la zone anglophone
A Meiganga par exemple, le personnel manque de locaux, pour ne citer que ces quelques cas. «Ce n’est pas ce qu’on dit que l’armée est la grande muette. La vraie grande muette se trouve à la justice. Vous avez vu le procureur général et le président de la cour d’appel, sont tous restés sans dire mot. Le magistrat qui allait tenter de poser une question, leur offrait lui-même sa tête. Chez nous ça ne blague pas», a chuchoté un magistrat à la sortie de cette séance de travail.
En tout cas, avant de quitter Ngaoundéré, Fonkwe Joseph Fongang, a laissé un message fort. «Une bonne justice a besoin du sang froid, de la célérité dans le traitement des procédures. Elle ne doit pas violer la loi dans l’art de rendre une décision. La chancellerie ne voudrait plus que, lorsqu’un magistrat est affecté qu’on appelle pour dire qu’il est parti en laissant des dossiers non signés, non saisis», a martelé Fonkwe Joseph Fongang, secrétaire général au ministère de la justice